Nouvelle expérience indonésienne : le train ! On quitte la gare de Banyuwangi pour atteindre celle de Probolinggo 6h après.. Autant vous dire que voyager en train chez
nous, c’est parfois pesant. Mais comparer à ce qu’on a vécu à Java, c’est vraiment le grand luxe !
Déjà, comme d’habitude, on était l’attraction principale du wagon ! Tout le monde observe nos moindres faits et gestes.. En arrière fond, on peut entendre les cris des poules et des poussins
enfermés dans des boîtes en carton. Et puis, il fait chaud, pas d’air co et les fenêtres, par lesquelles une légère brise pourrait entrer, sont minuscules ! Je ne vous décris même pas la
scène d’apocalypse quand des tonnes d’eau ont arrosé la région.. Impossible de refermer ces hublots, l’eau s’étalait sur les sièges et se déversait sur le sol ! Ensuite, un peu comme dans
les films, l’électricité se coupe.. De la fumée sort de la cabine du générateur électrique qui alimente tout le train, pendant que les hommes du personnel se pressent de l’asperger pour le
refroidir.. A chaque arrêt, des dizaines de vendeurs en tous genres (nourriture, boissons, sacs, éventails, etc) nous pointent leurs articles devant le nez en attendant qu’on dise une énième fois
NON ! Les gens jettent leurs déchets au sol et crachent dans le couloir quand ils sont repus ! Enfin, voilà en gros le contexte d’un voyage ferroviaire à Java.. Autant vous dire qu’en
rentrant, tout va nous sembler extrêmement confortable et agréable à vivre =D !
On arrive à Probolinggo alors que le Lonely Planet déconseille de s’y arrêter vu les désagréments causés par les rabatteurs de la ville.. On n’avait pas vraiment le choix puisqu’on voulait se
rendre au Volcan Bromo et que c’est la première grande ville au départ de notre destination.. Grâce à un homme du gouvernement rencontré à Banyuwangi, l’office du tourisme est resté ouvert (3h de
plus) afin qu’on puisse avoir des renseignements adéquats sur où dormir et comment se rendre au Bromo.. Du coup, on n’a pas réellement eu de problèmes dans cette ville ! On a logé à
l’Hotel Ratna (77 000 Rp + petit dej) qui était pas mal..
Le lendemain, on saute dans un mini bus (25 000 Rp) pour se rendre à Cemoro Lawang qui est le village le plus proche du volcan où on passera la nuit.. On arrive milieu d’aprem, comme d’habitude,
on flâne dans la rue pour trouver un homestay pas cher. Bizarrement, tout est complet alors qu’aucun touriste n’est en vu.. On sent l’arnaque à plein nez : ils vont nous vendre les chambres
les plus chères ! Sachant qu’il va faire très froid la nuit, on décide de prendre une pièce bien isolée et avec eau chaude ! C’est l’endroit où le logement nous aura coûté le plus cher
depuis le début du voyage : Lava Café, 220 000 Rp + petit dej. Le plus impressionnant, c’est la taille de la chambre..
Dans la rue, on rencontre 2 suisses de Lausanne, Jean-Jacques & Julia. De suite, ils nous proposent de partager une Jeep (350 000 Rp) pour faire l’excursion au levé du soleil au Mont Bromo..
On accepte immédiatement car on les trouve très sympas dès le départ.. On se retrouvera donc à 3h30 pour une expérience à réaliser au moins une fois dans sa vie !
4h du matin, l’ascension est simple, à peine une demi-heure nous suffit pour atteindre le point culminant du Mont Penanjakan (2770m). C’est le meilleur endroit pour observer le levé du soleil sur
la Caldeira au milieu de laquelle se dressent le Mont Bromo (2392m), le Mont Batok (2440m) et le Mont Semeru (3676m) en arrière plan. A nouveau, le spectacle qui s’offre à nous est à couper le
souffle. La brume semble embraser l’entièreté du site encore endormi..
Le Mt Bromo fume inhabituellement alors que son voisin le Mt Semeru crache fidèlement un épais nuage de fumée et ce, toutes les 30 minutes..
On remonte dans la Jeep, un peu à l’étroit, direction le pied du Mt Bromo en traversant la Latian Pasir (la mer de sable).. La caldeira est immense ! J’aurai pu croire, pendant l’ombre d’un
instant, que j’avais mis les pieds sur la lune. La poussière s’envole au moindre mouvement que l’on fait, rendant la visibilité peu claire. Des nombreux chevaux attendent les touristes afin de
les amener à la base du volcan où il n’y aura plus que 253 marches à grimper..
En haut du cône, le paysage est surréaliste ! Le cœur du volcan est à nos pieds, plus actif que jamais avec cette fumée blanche qu’il ne cesse de cracher depuis 2 jours. Un étroit chemin
contourne le cratère.. Beaucoup de monde ne s’écarte pas trop des escaliers, nous on est là pour vivre une aventure différente des autres.. On prend donc le chemin, à l’écart des touristes !
Tant qu’on est hors des sentiers battus, on continue sur notre lancée.. Plutôt que de redescendre par là où on est monté, on va le faire en dévalant les flans sablonneux du volcan ! Oui,
oui, vous avez bien lu !! =D Il n’y a pas encore de traces de pas sur la paroi.. On hésite un moment, on se regarde du coin de l’œil et l’effet de groupe a fait son travail : tels des
gamins sous adrénaline, on se lance à la conquête d’un moment qu’aucun de nous n’est prêt à oublier d’ici tôt ! La vidéo de la descente reflète parfaitement les sensations qu’on a pu avoir
ce matin là ! J’ai sélectionner quelques passages pour que vous ayez une idée de l’atmosphère qui régnait et du décor qu’on avait..
Une série de failles crée par la lave est notre point de chute ! C’est assez impressionnant de ne rien voir mis à part des dunes noires dans lesquelles il faut s’orienter pour rejoindre la
voiture.. Après 30 minutes de marche, le Mont Bromo nous fait à nouveau face, toujours aussi impressionnant.. A la différence du puissant sentiment de satisfaction qu’on ressent quand on voit nos
traces de pas le long de la falaise..