Je ne voulais pas quitter la Thaïlande sans avoir été dans un camp où on pouvait passer une journée avec des éléphants.. Le but étant d’aller dans un endroit où ils ne sont ni exploités ni battus mais au contraire en bonne santé et aimés. Après de multiples recherches sur le net et les forums, on décide de se rendre à « Elephant World ».
La compagnie vient nous chercher à la guesthouse et une fois arrivé sur place, cet endroit dégage déjà une atmosphère relaxante et joyeuse. On rencontre alors Julie Anne, une jeune française bénévole dans le camp depuis 6 semaines. Elle va nous accompagner toute la journée afin de nous aider à comprendre les différentes tâches à réaliser quotidiennement pour le bien être des pachydermes.
Première étape : présentation de l’endroit. Les éléphants sont, pour la plupart, en liberté contrairement aux autres camps du pays. Seul le mâle et un nouveau bébé sont enchaînés. L’un, car trop agressif envers les autres congénères et l’autre, car il vient à peine d’arriver dans le parc et semble encore trop déboussolé par le changement d’environnement. Il faut savoir que sa maman a été tuée dans un cirque de Chiang Mai et, plutôt que de lui faire subir le même sort, Elephant World a racheté le petit.. Du coup, une vieille éléphante a pris le rôle de mère et ce de manière naturelle, c’est magnifique à voir.
La plupart des éléphants du camp sont des animaux qui ont été battus et exploités dans le passé. Ils ont été utilisés pour la chasse, la déforestation, les camps à touristes et d’autres. La plupart ont des blessures grave de maltraitance càd des oreilles déchirées, des yeux aveugles par les coups, des plaies qui ne se guérissent pas tellement elles sont importantes. C’est vraiment triste de se rendre compte de la souffrance qu’ont pu endurer ces énormes mammifères.. C’est là que notre intérêt et compassion sont entrés en jeu !
Ensuite, Julie Anne nous explique que chaque éléphant possède un mahout qui s’occupe de lui du matin au soir. Il y a vraiment une relation très particulière qui se forme entre eux. Ils communiquent par le biais de cris qu’émet le mahout afin que le pachyderme comprenne qu’il doit se reculer, se coucher, s’arrêter, etc.
Deuxième étape : nourrir les jeunes éléphants. Le mot « jeunes » est mal utilisé ici car la plupart des animaux ont déjà 30 ans =). La différence avec les « vieux » se fait par leur capacité à manger encore du maïs et des bananes par eux-mêmes. On s’amuse donc à les nourrir directement par la trompe ou en leur donnant la nourriture à même la bouche (beaucoup plus impressionnant) ! Ils mangent 10% de leurs poids, en sachant qu’ils pèsent pour la plupart 2,5 tonnes, ils mangent donc environ 250 kg d’aliments par jour. Waouw, vive le régime…
Troisième étape : préparation du sticky rice pour les « vieux » éléphants. On s’arme tous d’une machette et on découpe grossièrement des carrés de potirons qu’on fera cuir dans un grand wok. Aux légumes est ajouté du sticky rice qu’on laissera refroidir pendant le temps de la quatrième étape. Ensuite, on a du en faire des boules, qu’on roule dans des compléments alimentaires avant de leur donner..
Quatrième étape : les observer prendre un bain dans le rivière Kwai. Les éléphants adorent se mettre de la terre sur la tête et le dos. De 1, pour se protéger des mouches, de 2 comme protection solaire et de 3 pour rester au frais. Du coup, ils ont droit à un bain deux fois par jour. Un le matin après avoir mangé et un deuxième le soir avant d’aller rejoindre la jungle où ils passent la nuit. C’est assez drôle de les regarder patauger dans l’eau. Ils s’assoient tout simplement en regardant les autres ou s’aspergent pour s’amuser.
Ce matin là, c’est un grand moment car c’est la première fois que l’éléphanteau va prendre un bain. Il n’a jamais vu de grandes étendues d’eau et les mahouts pensent que ça lui fera surement du bien de se mélanger aux autres pachydermes pendant ce moment de détente. Il restera toutefois attaché à la femelle qui s’occupe de lui.. Il a couru vers l’eau, en a pris dans sa trompe et s’est mouillé, c’était superbe ! On était tous émus à l’idée que ce bébé a pris son premier bain et qu’il a l’air d’aimer ça.. Faut espérer qu’il comprenne rapidement qu’il se trouve désormais dans un endroit où il est en sécurité !
Cinquième étape : cueillir le maïs dans le champ. Après le repas du midi, nous voilà dans les champs à la recherche d’épis de maïs qu’on donnera fin de journée aux éléphants. Après avoir remplis 10 grands seaux, on retrouve Julie Anne à la voiture qui nous annonce qu’elle vient de se faire piquer par un scorpion et qu’elle nous le dit seulement maintenant afin qu’on ne se soit pas affolé dans les plantations.. Sympaaaa ! C’est quand même vachement dangereux le métier de mahout !!! =D
Sixième étape : se baigner avec les pachydermes. Voilà un des moments le plus attendu par tous de la journée. Les mahouts viennent nous chercher un par un sur le bord de la rive afin de nous amener dans l’eau à dos d’éléphant. Rom est le premier à partir suivit de moi et de maman. Pat aura la (mal ?) chance de se coltiner Johnny le jeune éléphant de 5 ans qui aime particulièrement le moment du bain. En effet, il nage d’éléphants en éléphants en mettant ses pattes avant sur le dos des autres.. Pat, lui, tente de grimper sur l’animal, mais en vain.. Si ce n’est la fois où il s’est retrouvé assis en sens inverse sur Johnny. Un vrai instant de plaisir, comme on les aime..
Septième étape : se balader à dos d’éléphant jusqu’au campement. Je pense qu’on a été les seuls chanceux à ne pas devoir remonter tout à pieds. Je tiens tout de même à dire que leur peau rêche additionné de leur forte pilosité ne rend pas la balade des plus agréables, surtout en étant mouillé. Mais on se dit tout même qu’on ne risque pas de revivre ça avant longtemps.. Du coup, en en profite à 200% !
C’est une journée riche en émotions qui se termine, petit pincement au cœur quand on quitte ce superbe endroit. C’était comme on l’avait imaginé.. Même mieux encore !